Dans cette rubrique, Tranquille Basile donne la parole à des parents ou des professionnelles de l’accueil qui utilisent des couches lavables. Cette fois, je me permets de squatter le blog pour te raconter nos 4 années en couches lavables.
Comment on s’est lancés
C’était surtout moi qui était motivée par l’idée d’éviter les déchets et de mettre quelque chose de sain sur la peau de notre bébé. Mon compagnon avait déjà eu 4 enfants en couches jetables avec une autre maman #famillerecomposée. Il était ouvert à l’idée des couches lavables mais m’a délégué la recherche : lui, il lui fallait un truc prêt à utiliser. Du coup, moi et ma curiosité maladive, on a enchaîné les articles de blog, les comparatifs, les groupes Facebook, les vidéos et les visites en magasin. Au final, je trouve que c’est ça le plus efficace : tomber sur quelqu’un qui connaît assez bien le sujet pour tout t'expliquer. C’est pas pour rien qu’aujourd’hui je propose des ateliers ;-)
Donc après beaucoup de recherches, j’ai acheté un lot de couches classiques en seconde main. Après la naissance, on a commencé à les utiliser en mode progressif et après quelques semaines, on était en 100% lavable. Très bonne surprise pour mon homme : alors qu’il avait l’habitude de tartiner de crème ses autres enfants à la peau réactive, ici aucune rougeur. Les mauvaises langues diront que c’est grâce au changement de maman… Mais on a vu qu’avec certaines jetables (les Naty en l'occurrence), notre fils était couvert de petits boutons, donc je suis tout de même tentée de croire que les lavables ont joué pour éviter les rougeurs.
J’ai vite complété le stock. Il me fallait plus de couches mais surtout, je cherchais quelque chose de rapide à installer parce que ce minuscule nouveau-né pleurait beaucoup sur la table à langer. J’avais repéré les velcros de couches tout-en-deux et mon lot était assez fourni pour les utiliser comme des tout-en-un, en mode prêt à l’emploi. Par contre, c’était des taille unique. Si c’était à refaire, j’opterais pour des tout-en-un adaptées aux nouveaux-nés (comme les Teenyfit de Totsbots) : ça serait sûrement plus ajusté pour les premières semaines.
La première année
Quand les taille 1 des classiques sont devenues trop petites, on est simplement passé à la version taille unique. On a adoré ces classiques bien absorbantes et très douces. Deuxième bonne surprise pour le papa : on n’avait quasi jamais de fuite. Lui se souvenait des cacas explosifs qui débordent dans le dos. Alors on est très reconnaissant à la super barrière formée par l’élastique dans le dos des couches lavables. A vrai dire, les quelques fuites qu’on a eues, c’était plutôt au niveau des cuisses, avec les tout-en-deux taille unique qui n’étaient probablement pas très bien ajustées.
C’était OK pour nous d’utiliser des classiques en journée. On avait opté pour des vêtements confortables et on voyait bien que ça n’empêchait pas notre enfant dans son activité préférée, à savoir bouger dans tous les sens.
Pour la nuit, on a adoré le voile lavable et son effet au sec (à placer entre bébé et sa couche). Sans produire de miracle sur les réveils nocturnes (vaste sujet, quelles que soient les couches), cet accessoire a tout de même nettement amélioré les choses et permis que notre fils se lève plus tard … enfin, moins tôt ;-)
Durant cette première année en couches lavables, notre fils était soit avec ses parents, soit avec ses grands-parents. Quand on l’a confié, on a utilisé les tout-en-deux à velcros (tellement plus facile quand tu as de l'arthrose ou le canal carpien douloureux) et déjà préparées pour limiter les manipulations.
Souci de routine
Une fois venu le moment d’aller chez une accueillante autonome (Eveil & Compagnie à Romsée), je pensais continuer de la même façon et lui apporter des tout-en-deux préparées comme des tout-en-un. On a commencé par un test pour permettre à l’accueillante de se faire son avis avant de se positionner par rapport à notre proposition. Et justement à ce moment-là, l’HORREUR. Les couches qui sentent tout d’un coup vraiment très mauvais. Interruption immédiate du test. Je comprends que ma façon de laver les couches n’est pas adéquate et qu’elles sont encrassées.
Après l’opération décrassage, j’adapte ma routine d’entretien. Je garde le cycle coton à 60° mais je remplace le prélavage par un cycle court à basse température. J’abandonne la lessive spéciale-couches-hors-de-prix que j’utilisais à dose homéopatique et j’opte pour une poudre du commerce avec un dosage (et un prix !) raisonnable. Je troque le seau de stockage fermé pour un petit panier aéré.
Reparties sur de bonnes bases, ces couches propres convainquent l’accueillante : elles pourront accompagner notre fils chez elle !
Adaptation du stock de couches
Juste après la remise en ordre des couches apparaissent des fuites à répétition. Notre petit garçon approche alors des 12 mois. Je ne sais pas si c’est dû au fait qu’il grandit ou qu’il troque les tétées à la demande pour des biberons… Toujours est-il qu’il faut adapter les couches et augmenter les quantités. Je voulais espacer les lessives (2x plutôt que 3x semaines) et avoir assez de modèles adaptés pour les jours chez Eveil & Compagnie.
J’avoue que j’ai alors craqué sur un max de lots, de marques et de modèles sur Vinted. C’est sans doute là qu’est née l’idée de louer des kits d’essai à d’autres parents.
Pour la nuit aussi, on s’est adaptés : il nous a fallu booster l’absorption, à plusieurs reprises.
Le happy end
On a donc rencontré quelques soucis mais à chaque fois, on a pu trouver comment régler le problème. Finalement, on a fonctionné en lavable 90% du temps, excepté les premiers jours et lors de certains voyages où on voulait minimiser les bagages et le travail. Le rythme de notre fils fait que les couches de jour ont été rangées pour entrer à l’école (2,5 ans) et celles de nuit pour souffler les bougies du 4e anniversaire.
Quant à notre accueillante chérie, elle a été tellement convaincue par les couches lavables qu’elle s’est elle-même équipée pour n’utiliser que cela et faire fondre ses poubelles. Les parents ont adhéré à son choix sans problème. Hygiène au top et sans mauvaises odeurs. Bref, ça mériterait un autre billet de blog ;-)
Les clés du succès
J’ai apprécié que mon compagnon me soutienne dans ce choix, même si c’était l’inconnu pour lui. Ça a sans doute fonctionné parce que je l’ai mis dans le coup sans lui mettre la pression (enfin, il me semble).
J’ai aussi aimé que la famille proche et l’accueillante acceptent de tester. C’était ma politique : expliquer et proposer de tester, tout en restant ouverte à l’idée de faire du mixte si nécessaire.
On avait décidé d’y aller cool : il vaut mieux un paquet de jetables de temps en temps que se mettre la pression. Finalement, on n’en a pas utilisé beaucoup.
Se donner le droit à l’erreur : après tout, ce ne sont que des couches et c’est ok de rencontrer des problèmes si on est prêt à trouver les solutions.
Les leçons que j’en ai tirées
Si c’était à refaire, j’aurais aimé avoir toutes les bonnes infos centralisées dès le départ. Je me serais contentée d’assister à un atelier plutôt que chercher l’info à de multiples endroits. Bonne nouvelle, à présent on peut compter sur les ateliers organisés par les membres du Réseau Couches Lavables. Ca m’aurait fait gagner pas mal de temps et j’aurais adopté une bonne routine d’entretien dès le début.
J’aurais aussi aimé connaître et oser tester plus tôt les préplates : avec ce modèle qui se déplie entièrement, j’aurais peut-être pu me passer du séchoir électrique.
Et puis, j’aurais fait attention à être plus raisonnable dans mes achats : à vouloir tout tester, je me suis retrouvée avec un stock énorme et très diversifié. Autrement dit, ce n’était pas évident de s’y retrouver. A moins que tu aies décidé de collectionner les couches, se concentrer sur quelques valeurs sûres, c’est largement suffisant et plus facile pour s'y retrouver.
Si tu veux savoir en détail ce qu’on a utilisé
Au début :
classique Ecoollogic taille 1 (pressions) et des culottes Popolini XS et S (velcros)
La première année :
- tout-en-deux Grovia taille unique et velcros : pas mon velcros préféré et pas assez absorbante une fois passé les 12 mois
- classique Ecoollogic taille unique et culotte Petit Lulu taille unique (pressions ou velcros) : j’ai aussi remplacé les culottes de protection Popolini qui avaient tendance à un peu irriter notre fils aux élastiques par des Petit Lulu qui ont un bord en micropolaire tout doux. Revers de la micropolaire : si ta couche est détrempée, tu auras plus vite des fuites par capilarité. Les Petit Lulu taillent petit et conviennent bien aux bébés à fines cuisses. Pour un bébé sensible mais plus potelé, j’irais vers les Bamboolik.
La deuxième année, pour aller chez l'accueillante :
- des tout-en-un Bambino Mio Mio Solo : pratiques pour la crèche mais absorption insuffisante, on a complété avec un insert Geffen
- des couches à poche La Petite Ourse : une super affaire en seconde main, un gros lot neuf à petit prix… mais depuis, je regrette de ne pas avoir obtenu d’info de la marque en matière de certification),
- des Thirsties naturelles et des Bumgenius Freetime : enfin des tout-en-un super absorbante et sans microfibre <3
- des Pop in : on a aimé le double gousset et le côté tout-en-deux, un peu moins les velcros (mais il existe une version à pression !)
- …
Les nuits :
d’abord les Ecoollogic taille 1,
puis les Sandy’s de Mother Ease avec un préplié dans un shorty Lulu Nature
et enfin les Anavy nuit, toujours dans un shorty.
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